Recommandations troubles cognitifs et conduite automobile

Troubles cognitifs et conduite automobile : les recommandations officielles validées par la Sécurité Routière ont été publiées

À la suite de l’arrêté du 28 mars 2022 sur les contre-indications à la conduite automobile, la Fédération des Centres Mémoire (FCM), la SFGG, le CMG et l’ACMF ont élaboré des recommandations sur l’aptitude à la conduite des patients atteints de troubles neurocognitifs. Ces recommandations ont été validées par la Délégation à la Sécurité routière (DSR) et viennent d'être officiellement publiées.

Chers(es) collègues, chers(es) ami(es)

Comme vous le savez, un arrêté publié le 28 mars 2022, a mis à jour l’ensemble des pathologies limitant ou contre-indiquant la conduite automobile.

L’article 4.2.2 de l’arrêté fixait l’incompatibilité définitive à la conduite des patients au stade REISBERG 3 d’une pathologie neurocognitive.

La Fédération des Centres Mémoire (FCM), représentée par le Pr Maria SOTO et le Dr Eric DUMAS, et la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) représentée par le Pr Sylvie BONIN-GUILLAUME, ont souhaité piloter un groupe de travail en association avec le Collège de Médecine Générale (CMG) et l’Automobile Club Médical de France (ACMF) afin, sur la base d’une revue exhaustive de la littérature et sur l’Evidence-Based Medicine, de rédiger des recommandations sur l’aptitude à la conduite automobile des usagers de la route atteints de troubles neurocognitifs, recommandations ayant donné lieu à une publication.

Des algorithmes décisionnels adaptés à chaque professionnels (médecins généraliste, professionnels de consultation mémoire et médecins agréés) ont été rédigés et une fiche d’évaluation du risque proposée.

Après une ultime réunion de travail, la Délégation à la Sécurité Routière vient de mettre en ligne, sur son site internet, ses recommandations issues de celles des sociétés savantes.

A un stade qu’on pourrait qualifier de « REISBERG 2+ » caractérisé par une préservation des fonctions attentionnelles et exécutives et des habiletés perceptivo-motrices, les conducteurs du groupe 1 n’exposent pas véritablement autrui à un surrisque d’accident. À ce stade, il peut n’exister, par exemple, que des troubles de la mémoire (difficultés à se remémorer avec précision les activités des semaines précédentes) ou du langage (difficultés à trouver les mots) qui n’affectent en rien les capacités de conduite dans un contexte non professionnel.

En conclusion, ces recommandations confirment que le grand nombre de fonctions cognitives utilisées durant la conduite automobile, l’hétérogénéité clinique des patients et des pathologies neurocognitives, la variabilité des évolutions, l’antériorité des capacités à la conduite pour chaque usager, justifient la réalisation d’une évaluation personnalisée, pour tous les patients, grâce à des outils pragmatiques et consensuels, dans le cadre d’un parcours de soin global, afin d’émettre des avis et des conseils les plus équitables et loyaux possibles dans des conditions de sécurité optimales.
Les médecins généralistes et les professionnels de consultation mémoire pourront dorénavant donner un conseil basé sur des recommandations validées, que soit ce soit une poursuite de la conduite, une contre-indication ou une orientation vers un médecin agréé. Une communication à l’intention des professionnels de centres mémoire sera adressée prochainement par la FCM.

Le bureau

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